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Poils scrotaux chez un nourrisson de 6 mois : quel bilan réaliser ? - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.280 
F. Frikha , E. Bahloul, K. Sellami, S. Miladi, F. Hammami, H. Turki
 Dermatologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’apparition de caractères sexuels secondaires est habituellement inquiétante chez le petit nourrisson (poussées mammaires, saignements génitaux chez la petite fille…). La présence de poils sur le scrotum, plus inhabituelle, peut être due à différentes causes. Nous en rapportons un nouveau cas chez un nourrisson de 6 mois.

Observations

Un nourrisson de sexe masculin âgé de 4 mois, né à terme et issu d’une grossesse normalement déroulée, était amené par ses parents pour la découverte de longs poils noirs scrotaux. L’enfant était allaité au sein et la mère ne prenait aucun médicament. À l’examen, il avait une dizaine de poils noirs longs épais éparpillés sur le scrotum et épargnant la base du pénis. Il n’y avait aucun autre signe de puberté précoce (pas d’anomalie de la taille de la verge ni des testicules, pas d’hyperpigmentation testiculaire, pas d’autre hyperpilosité ni sur le visage, ni sur le reste du corps, pas d’avance staturo-pondérale, pas d’acné). Un bilan endocrinien, prescrit par son pédiatre (incluant FSH, LH, 17-hydroxyprogestérone, sulfate de déhydroépiandrostérone, androsténedione et testostérone totale) était sans anomalies. Les parents étaient rassurés quant à la bénignité de ces poils. L’hyperpilosité a spontanément disparu en 2 mois (Annexe A).

Discussion

La puberté précoce peut être le résultat d’un état d’hyperandrogénie pathologique (tel que l’hyperplasie congénitale des surrénales). Dans ce cas l’examen clinique trouve, en plus d’une pilosité scrotale, d’autres signes physiques évocateurs tels qu’une croissance rapide, un pénis long, une pilosité axillaire… Ces signes étaient absents dans notre cas. Le développement de poils scrotaux isolés est une entité rare. Quelques cas isolés ou de petites séries ont été rapportés. C’est une entité bénigne et sans relation avec une anomalie endocrinienne. Ces poils apparaissent entre l’âge de 2 et 5 mois et disparaissent habituellement vers l’âge de 15 mois. Une caractéristique sémiologique importante permet de les différencier des poils pubiens de la puberté précoce, qui est leur localisation atypique qui épargne la base du pénis, comme dans notre cas. La physiopathologie n’est pas claire, mais pourrait s’intégrer dans le cadre de la mini-puberté physiologique due à une hypersensibilité des follicules pileux scrotaux à des taux sériques transitoirement élevés de LH et parallèlement d’androgènes (ces taux atteignent des valeurs pubertaires à environ 30–60jours de la vie et par la suite reviennent à des valeurs prépubères normales habituellement à l’âge de 6 mois).

Conclusion

L’apparition isolée de longs poils sur le scrotum d’un petit nourrisson n’a pas de valeur pathologique et ne nécessite pas de bilan complémentaire. Cependant, un examen clinique complet et le cas échéant, un bilan endocrinien voire une imagerie seraient indispensables devant la moindre suspicion d’hyperandrogénie pathologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Nourrisson, Poils, Scrotum


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.280


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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